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lui en a non-seulement fait goûter les avantages, mais elle l’a habitué à s’en servir ; il connaît l’administration par expérience ; il sait comment on perçoit l’impôt, où on le prend, et comment on le dépense. Il a vu quelles sont les conditions de l’autorité et de la paix publique. Rien n’est changé pour lui quand il passe sur un plus grand théâtre ; dans l’Union, dans l’État, dans la commune, ce sont toujours des intérêts de même espèce qui sont en jeu, des questions semblables qu’on agite. Chez nous, au contraire, que ne peut-on pas persuader à un paysan qui ne sait pas où va cet impôt qu’on lui demande, et qui doute si le gouvernement n’a pas d’autres trésors que l’argent des citoyens ?

Dans l’intérêt du pays, dans l’intérêt de la république, il nous faut donc des libertés municipales.

Il le faut encore au nom du droit que donne aujourd’hui la république, car ou elle n’est rien que la substitution d’une assemblée à un roi, c’est-à-dire de sept cent cinquante souverains à un seul (ce qui est une des formes les plus détestables du despotisme), ou elle est, comme en Amérique, la reconnaissance des droits de l’individu, la consécration de la plus grande somme possible de liberté personnelle, l’établissement du moindre gouvernement.

La maxime fondamentale d’une république ou