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commun socage et non pas in capite ou par service de chevalier (c’était, on l’a déjà dit, la forme de concession la plus favorable). Pour toute redevance il doit le cinquième de l’or et de l’argent qu’on trouvera, et en outre, comme signe de sujétion, suivant l’usage féodal, deux flèches indiennes portées tous les ans au château de Windsor tant que la demande lui en sera faite.

Il n’y avait point d’autre réserve de la souveraineté. Lord Baltimore était maître absolu dans son domaine ; bien plus, une disposition remarquable nous montre toute la prudence du concessionnaire et l’empire qu’il avait sur le roi. Charles Ier s’engage pour lui et ses successeurs à ne jamais établir de taxe, sous quelque nom que ce soit, sur les habitants de la province. Il confère ainsi une immunité perpétuelle au Maryland, tandis que dans toutes les autres chartes l’immunité n’est que temporaire, et faite seulement pour faciliter le premier établissement.

Toutefois cette autorité absolue n’existait que comme une défense contre les empiétements de la royauté, et non point comme un droit suprême que devaient respecter les planteurs. Tout au contraire, à la différence des chartes coloniales, telles que celles de la Virginie ou de Plymouth qui donnaient à la Compagnie un pouvoir illimité, la charte de Maryland assurait aux émigrants une