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son siècle quand il demandait la liberté pour le juif et même pour le gentil.

Il n’y avait pas un an qu’on avait pris terre quand on réunit les émigrants en corps politique ; lord Baltimore avait préparé un code pour la colonie, mais les planteurs le rejetèrent, comme fait au mépris de leur droit, et en rédigèrent un autre que le propriétaire à son tour refusa de ratifier, attendu que l’initiative en législation lui appartenait.

Dans ces origines des États-Unis rien n’est plus remarquable que rattachement uniforme de tous les colons à leurs franchises. On voit une poignée d’émigrants à peine établis, montrer dès le premier jour un goût et une capacité pour le libre gouvernement, qui révèlent tout ce qu’il y avait d’énergie dans la race anglaise dès qu’elle n’était plus comprimée par la féodalité du vieux continent. Lord Baltimore abandonna l’initiative qu’on lui contestait ; et en 1639 on tint une troisième assemblée composée en partie de députés nommés par les planteurs, et en partie d’individus choisis par le lord propriétaire. Le premier acte de cette réunion fut de constituer l’assemblée et de confirmer la constitution qui dura jusqu’à la restauration. Le seul changement qu’on y fit dans cet intervalle, fut que l’assemblée se partagea en deux corps, et que les élus du gouvernement formèrent une chambre haute, qui eut le veto sur la chambre des députés. Ainsi après six ans pendant lesquels la