ni directement ni indirectement, aucune personne qui fera profession de croire en Jésus-Christ. » Et en 1649 une assemblée composée de catholiques, votait un acte concernant la religion, qui, pour la première fois, proclamait la tolérance dans le nouveau monde.
Attendu, dit l’acte, que la force faite aux consciences en matière de religion a été souvent de dangereuse conséquence dans les pays qui en ont usé, et pour assurer le plus tranquille gouvernement de ce pays, et pour mieux garder l’amour mutuel et l’unité parmi les habitants, personne dans cette province, pourvu qu’elle professe de croire en Jésus-Christ, ne sera troublée, molestée ou inquiétée dans sa foi ou dans l’exercice de sa religion, ni ne sera contrainte de croire ou d’exercer aucune religion contre son aveu, à la charge d’être fidèle au lord propriétaire, et de ne point conspirer contre le gouvernement établi[1].
Cette liberté de religion, c’était du reste la liberté telle qu’on l’entendait à cette époque, c’est-à-dire le droit d’adorer Jésus-Christ chacun suivant sa communion ; ce n’était point le droit de nier la révélation, ou les dogmes essentiels reçus par les différentes Églises : aussi ne faut-il pas s’étonner si dans ce même acte de 1649, on prononçait peine de mort et confiscation contre quiconque niait la Trinité. On n’imaginait pas alors qu’on pût se dire chrétien sans reconnaître la divinité de Jésus-Christ. Roger Williams, n’était pas de
- ↑ Bacon’s Laws, 1649, ch. i. Bancroft, I, 255.