tèrent leurs capitaux, leurs lumières et cet esprit de sociabilité qui distingue encore aujourd’hui Baltimore, et qui, au commencement du siècle, en fit le refuge que choisirent de préférence les familles françaises échappées au désastre de Saint-Domingue.
Il fut donné à lord Cécil de jouir de son œuvre. Après un long et mutuel accord que les orages du dehors avaient seuls pu troubler, il mourut plein de jours, laissant avec ses bienfaits le souvenir d’un règne de quarante-trois ans, le plus doux, le plus bienfaisant qu’on puisse imaginer.
Aussitôt après la mort de cet homme excellent, l’archevêque de Cantorbéry se mit en campagne pour introniser l’Église anglicane dans cette heureuse province, qui jouissait de l’égalité religieuse. « Le Maryland, disaient les prêtres du temps, est une Sodome d’impureté, une maison de peste et d’iniquité. » Guérir le mal était du reste chose facile, il suffisait d’imposer à la colonie l’entretien d’un ministère protestant, comme on avait fait pour l’Irlande. En d’autres termes, ce que voulaient les prélats, c’était le privilège ; et rien ne semblait plus religieux et plus légitime que de faire payer à des hérétiques les frais d’un culte que leur conscience repoussait.
Le nouveau lord Baltimore résista comme l’eût fait son père. Mais bientôt l’agitation politique vint se joindre aux intrigues religieuses. La colo-