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mination des officiers publics, le vote de l’impôt, tous ces droits des citoyens de la Nouvelle-Angleterre, appartenaient au directeur et au conseil nommés par la Compagnie.

Un tel système ne pouvait convenir à l’esprit libre des puritains ; ils enseignèrent bientôt aux Hollandais à ne compter que sur eux-mêmes en matière de gouvernement. En 1653, ils organisèrent, malgré le directeur, une espèce de convention nationale qui demanda, pour les planteurs, une part dans le vote des lois et la nomination des magistrats.

Voici la pétition rédigée par George Baxter, dont le nom révèle l’origine anglaise, pétition adoptée à l’unanimité et présentée au gouverneur Stuyvesant :

« Les États généraux des Provinces-Unies sont nos seigneurs liges ; nous nous soumettrons aux lois des Provinces-Unies ; mais nos droits et nos privilèges doivent être en harmonie avec ceux de la patrie, car nous sommes des membres de l’État et non pas un peuple soumis. Nous qui sommes venus ici des différentes parties du monde et qui sommes une communauté formée de races diverses, nous qui avons, à nos propres frais, quitté notre terre natale pour la protection des Provinces-Unies, nous qui avons transformé le désert en terres productives, nous demandons qu’on ne fasse point de lois nouvelles sans le consentement du peuple, qu’on ne nomme pas de fonctionnaires publics sans l’approbation du peuple, qu’on ne fasse point revivre des lois obscures et prescrites. »