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sous l’empire de cette charte qu’il gouverna la colonie jusqu’à son accession au trône.

Mais Jacques II n’était rien moins que libéral, et les assemblées populaires lui plaisaient peu. La colonie mécontente insista auprès du gouverneur Andros, dont nous avons souvent prononcé le nom, pour obtenir les libertés qu’on lui avait promises : le droit de voter les impôts et les lois de la province. La réponse de Jacques est caractéristique :

Je ne puis m’empêcher de supposer que ces assemblées seront de dangereuse conséquence ; rien n’étant plus connu que la disposition de ces corps à s’attribuer quantité de privilèges qui une fois accordés ne servent qu’à détruire ou troubler la paix des gouvernements. Je n’en vois pas d’ailleurs la nécessité. S’il y a des abus à redresser, on a la justice ordinaire, les voies légales, et enfin l’appel à moi-même. Néanmoins, j’examinerai les propositions que vous me ferez à ce sujet.

Il fallut pourtant céder, car le peuple refusait obstinément de payer l’impôt qu’il ne votait pas, et en 1683 on voit les planteurs, convoqués en assemblée, voter une charte de libertés qui ne le cède en rien à celles de la Virginie ou du Massachussets[1].

Cette charte la voici ; je ne crains pas de répéter ces déclarations de droit qui se copient les

  1. Hildreth, History of the United States, t. II, p. 76.