unes les autres, car elles indiquent le courant de l’opinion, et montrent quelles idées animaient dès lors la nation. En fait de liberté, ce peuple était plus avancé en 1683 que nous ne l’étions en 1789.
Le pouvoir législatif suprême appartiendra à toujours et résidera dans le gouverneur, le conseil et le peuple réunis en assemblée générale. Tout freeman votera sans distinction pour la représentation. Nul freeman ne sera arrêté que par le jugement de ses pairs, et tous les procès criminels se feront par un jury de douze personnes. Nulle taxe ne sera imposée, sous quelque prétexte que ce soit, sinon du consentement de l’assemblée. Nul matelot, nul soldat ne sera logé chez les habitants contre leur volonté. La loi martiale est abolie et ne peut être rétablie. Nulle personne, faisant profession de croire en Dieu, par Jésus-Christ, ne sera, en aucune occasion, inquiétée pour différence d’opinion.
Ainsi, pour traduire cette déclaration en style de nos jours : liberté religieuse, liberté personnelle, droit de faire la loi et de voter l’impôt, voilà ce que les colons réclamaient de Jacques II, non comme des privilèges, mais comme les droits naturels de sujets anglais.
Au moment où la plantation se croyait enfin maîtresse de son gouvernement, Jacques II, arrivant au trône, retirait les concessions qu’il avait faites, mettait des impôts par ordonnance, et inquiétait les habitants sur leur titre de possession. Ce fut un système général d’oppression qui atteignit