dragonnades que Penn se faisait l’apôtre de cette sainte maxime et proclamait les lois suivantes :
« Pour empêcher qu’aucune secte ne puisse s’élever au-dessus des autres, à cause de quelques places publiques ou de quelques salaires ou gages qu’elle tirerait des deniers publics qui viennent de tous les habitants sans distinction quelconque, on n’établira aucune église cathédrale ou principale, ou lieu d’assemblée à laquelle, ou à ses ministres aucun soit contraint de contribuer quoi que ce soit.
« Et, afin que chacun puisse jouir de la liberté de conscience, qui est un droit naturel qui appartient à tous les hommes et qui est si conforme au génie et au caractère de gens paisibles et amis du repos, on établit fermement non-seulement qu’aucun ne soit forcé d’assister à aucun exercice public de religion ; mais aussi on donne un plein pouvoir à chacun de faire librement l’exercice de la sienne, sans qu’on puisse recevoir sur cela aucun trouble ni empêchement en quelque manière que ce soit, pourvu que l’on fasse profession de croire en un seul Dieu éternel, tout-puissant, qui est le créateur, conservateur et gouverneur du monde, et que l’on remplisse tous les devoirs de la société civile que l’on est obligé de garder envers ses compatriotes[1]. »
Toute la législation se ressentit de cet esprit de douceur et de religion. L’égalité fut introduite dans les familles par l’interdiction des priviléges de primogéniture, qui, en Angleterre, étaient passés dans les mœurs plus encore que dans les lois. La parole d’un honnête homme valait comme
- ↑ Constit. de Pensylv., art. iv et v., Amer. Angl., p. 130.