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suzerains, Locke fixait leur apanage. La Caroline était divisée méthodiquement en comtés ; chaque comté devait comprendre quatre cent quatre-vingt mille acres ; le comté se divisait à son tour en quarante portions de douze mille acres chacune ; huit de ces divisions se nommaient seigneuries, huit autres baronnies, les vingt-quatre dernières se nommaient colonies. C’était la part de la royauté ou des seigneurs, de la noblesse héréditaire et du peuple ; de façon qu’en établissant la plantation on assurât la balance du gouvernement[1].

Les seigneuries étaient attribuées à chacun des huit propriétaires, qui possédaient ainsi en domaine privé et inaliénable le cinquième de l’Etat. C’était une part suffisante pour leur assurer à jamais une influence politique sans partage. Quant à la noblesse héréditaire, on devait créer dans chaque comté un landgrave ou comte, et deux caciques ou barons. C’était l’aristocratie de la province, et par le droit de leur dignité, ils étaient membres du parlement. C’est entre eux qu’on partageait les huit baronnies. Quatre appartenaient au landgrave, deux à chacun des caciques. C’étaient des possessions héréditaires, à tout jamais attachées à la dignité[2], et qu’on ne pouvait ni cumuler, ni diviser[3]. Le nombre de trois nobles pour

  1. Art. 3 et 4.
  2. Art. 9.
  3. Art. 13 et 15.