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les fonctionnaires nommés par l’autorité populaire. C’étaient de vraies républiques longtemps avant que le nom n’en fût prononcé.

On voit maintenant sur quel plan uniforme étaient constituées les colonies, quelle que fût la différence d’origine. Partout un gouverneur, un conseil, une chambre de représentants ; en d’autres termes, la copie de l’organisation anglaise : roi, lords, communes ; le modèle futur de l’organisation fédérale : président, sénat, assemblée de représentants.

Il est vrai qu’il y avait une différence dans le mode de nomination des gouverneurs et du conseil, et qu’en certaines plantations il en devait résulter une constitution plus ou moins énergique du pouvoir exécutif ; un magistrat choisi annuellement par les planteurs du Connecticut n’avait pas sans doute le pouvoir d’un gouverneur de la Virginie ou de la Caroline, qui n’attendait rien que de la couronne. Mais outre que l’autorité exécutive était enfermée en d’étroites limites dans un pays qui n’avait ni armée, ni marine, ni centralisation, il y avait, dans toutes les colonies, deux forces puissantes qui restreignaient l’administration et lui traçaient partout un champ à peu près égal.

Ces deux forces, c’était le jury et la représentation nationale.

Le jury remettait aux mains des planteurs toute