que la richesse d’un pays vierge, ou la situation privilégiée de la confédération, isolée sur un vaste continent. Il n’est pas douteux que toutes ces causes, et d’autres encore, n’aient donné au gouvernement américain un caractère particulier ; mais l’histoire nous apprend que ces grands résultats n’ont rien de nécessaire. Les colonies espagnoles, placées dans les conditions les plus favorables, languissent pour la plupart ; et la liberté même avec ses orages les a perdues ; tandis que la race américaine, avec son amour de l’ordre et ses habitudes de liberté, se développe et s’étend partout, parce qu’elle s’organise partout.
Non, la fortune des nations n’est point l’œuvre d’une aveugle destinée ; c’est par le caractère, par la constance, par l’énergie que les peuples s’élèvent ; et ce caractère, les institutions politiques ont justement pour but de le fortifier dans ses parties faibles, et de le contenir dans ses excès. Sans la constitution, l’Amérique se serait dissoute ; l’esprit d’indépendance l’eût affaiblie et divisée à l’extrême ; et je vous montrerai, pièces en main, qu’elle doit sa grandeur aux hommes qui, dans des circonstances difficiles, devinèrent les institutions qui convenaient à son génie, et sauvèrent la liberté en fondant l’Union.
Ne croyez pas que ce soit du premier coup et sans efforts que les Américains aient résolu le