et, par conséquent, comme le travail est à la fois une vertu et un instrument de richesse : plus d’aisance, plus d’indépendance, plus de moralité ; la politique et l’économie y trouvent également leur compte.
Je vous signalais tout à l’heure la double influence des lois sur les mœurs, et des mœurs sur les lois ; la liberté absolue de disposer par testament, empruntée par les Américains aux Anglais, et qui a dans les deux pays des effets opposés, est un exemple de l’illusion où sont ceux qui cherchent dans les lois un absolu, sans s’inquiéter du milieu où ces lois se développent.
Le testament n’est point une institution féodale ; tout au contraire, c’est une réaction de l’esprit de liberté, un emprunt fait au droit canonique, qui lui-même l’avait reçu du droit romain. La loi germanique ne connaissait pas le testament ; Dieu seul peut faire un héritier est une maxime que la féodalité avait reçue des lois barbares, et qu’elle conserva quand elle devint aristocratie. La propriété appartenant moins à l’individu qu’à la famille présente et à venir, il était tout naturel que le titulaire n’en pût disposer.
Le testament, au contraire, suppose un respect absolu de la propriété individuelle. Sans égard à la façon dont cette propriété est venue dans mes mains, il me laisse en user et en abuser à ma volonté, car c’est chose mienne, et mes en-