il est nécessaire de connaître son histoire pour saisir le génie de sa législation.
Ainsi donc, il nous faut remonter à l’histoire des colonies depuis leur fondation, dans le xviie et le xviiie siècle, et suivre ce récit jusqu’au moment de la révolution. Cette histoire ne sera pas très-longue, et un instant de réflexion nous en montrera l’utilité.
Quand on parle des États-Unis, on est sous l’empire d’une illusion concevable, mais contre laquelle il faut se mettre en garde. Ce nom d’Américain nous trompe par sa date récente ; et, comme le pays est nouveau, nous supposons aisément que les institutions sont nouvelles ; c’est une grande erreur, et il ne faut jamais oublier que ce sont les Anglais qui ont émigré en Amérique laissant dans l’île natale le clergé et la noblesse, double débris des temps féodaux. Les institutions de l’Amérique ont donc une racine des plus profondes, une origine qui se perd dans la nuit des temps. Elles datent non pas de 1776, mais de la grande charte du roi Jean ; ce sont les vieilles libertés de l’Angleterre, naturalisées sur un sol vierge, et qui, n’étant plus gênées par l’ombre de la féodalité, ont poussé avec une rare énergie. Les États-Unis sont un empire nouveau, mais c’est un peuple ancien ; c’est une nation européenne, et dont la civilisation compte non par années, mais par siècles. Ce que nous nommons