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la dissolution de l’assemblée. Mais les pasteurs n’étaient pas moins patriotes que les fidèles. Le jeûne fut célébré partout en vêtements de deuil, et les membres de l’assemblée se réunirent en grand nombre pour signer une protestation dans laquelle ils déclaraient que la fermeture du port de Boston, « que l’attaque faite à une des colonies, leur sœur, pour la contraindre à se soumettre à des taxes arbitraires, était une attaque faite à toute l’Amérique et menaçait de ruine tous les droits, si la sagesse réunie de toutes les colonies n’y prenait garde[1]. »

C’était l’idée du congrès qui renaissait.

Le 7 juin, l’Assemblée du Massachusetts, transférée à Salem par le nouveau gouverneur, le général Gage, ne fut pas plutôt en séance qu’elle déclara que rien n’était plus urgent qu’une réunion des différents comités des colonies. L’objet de cette réunion, ou pour mieux dire de ce congrès, devait être d’examiner les mesures à recommander aux colonies, pour recouvrer et rétablir leurs droits et leurs libertés civiles et religieuses, en même temps que pour rétablir l’union et l’harmonie entre la Grande-Bretagne et les colonies, union désirée ardemment par tous les honnêtes gens[2].

La Chambre nomma aussitôt cinq membres pour ce congrès projeté : les deux Adams. Cushing, J. Bawdoin et R.-T. Paine. Le lieu de réunion indiqué fut Philadelphie. C’était le centre des colonies.

Le gouverneur, informé de ces résolutions, tandis

  1. Pitkin, I, 271.
  2. Pitkin, I, 272.