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qu’on les discutait, accourut pour dissoudre l’Assemblée. Il trouva les portes fermées et fut obligé de lire sa proclamation de dissolution sur l’escalier. Ce fut la dernière Chambre tenue à Boston sous l’autorité du roi.

Cependant l’idée qu’un congrès était le seul moyen de salut faisait de grands progrès. Cette idée réunissait tous les partis. En Pensylvanie, où les quakers dominaient, où l’horreur de la guerre gênait la résistance, Dickinson, l’auteur des Lettres d’un Fermier, poussait au congrès, pour éviter toute mesure violente et pour ramener la concorde entre les colonies et la mère-patrie. Il voulait (et beaucoup de Pensylvaniens étaient de son avis) un acte de non importation, de non exportation, de non consommation, et un congrès, mais rien de plus. En un mot, une résistance passive et légale qui permît de gagner du temps[1].

Les deux Adams, Quincy, les hommes clairvoyants et décidés parce qu’ils étaient clairvoyants, ne se faisaient pas illusion sur le résultat final de cette politique ; mais la grosse question était la réunion d’un congrès, et pour marcher d’accord, il était inutile de remuer de plus gros problèmes. On s’en tint là.

Mais à l’intérieur de la colonie, dans le Massachu-

  1. Comme traité final Dickinson acceptait les lois de navigation, il offrait une indemnité pour les thés, et un revenu annuel voté par les colonies, et soumis au contrôle du Parlement ; moyennant quoi il espérait le rappel du Boston-Port-bill, du bill des logements militaires, des prérogatives excessives des cours d’amirautés, et du droit prétendu de taxes intérieures. Deux ans plus tôt on aurait pu traiter sur ce pied, mais les événements avaient pris une tournure telle qu’aucun des deux pays n’eût voulu accepter ces arrangements.