Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 2.djvu/260

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur diminuer sans le consentement des représentants du pays, donné dans l’assemblée de chaque colonie[1]. »

À la suite de cette déclaration de droits, et dans le même acte, le Congrès énumérait les différentes lois rendues par George III, et dont l’Amérique avait à se plaindre. C’étaient avant tout les lois du timbre et du thé, la loi qui fermait le port de Boston et altérait la Charte du Massachusetts, la loi qui étendait le pouvoir des cours d’amirauté[2], celle qui permettait de juger en Angleterre des délits commis en Amérique, la loi des logements militaires, le bill qui constituait la province de Québec et quelques autres.

Cette loi qui organisait la province de Québec, et en remettait l’administration à un gouverneur et à un conseil nommés par la Couronne, le conseil n’ayant point le vote des impôts, cette loi qui ne reconnaissait ni assemblées représentatives, ni jury civil, ni habeas corpus, ni droit de réunion et de pétition, avait été dénoncée dans le Parlement par Chatham et Dunning, comme un vol des libertés anglaises fait à des citoyens anglais.

Le Congrès américain déclarait que cet acte abolissait l’équitable système des lois anglaises, et qu’en établissant une religion, des lois et un gouvernement tout différents, il fondait une tyrannie, au grand danger des colonies voisines, qui avaient versé leur or et leur sang pour conquérir le Canada.

À la même époque les Canadiens, si l’on en croit une

  1. Pitkin, I. 286.
  2. Id., I. 287-289.