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que-là : tout ce qu’on veut, c’est de constituer une alliance de guerre et un pouvoir diplomatique qui représente l’Amérique au dehors ; il n’est pas encore question du gouvernement intérieur.

Le premier article déclare qu’on a voulu faire une ligue d’amitié pour défendre l’Amérique contre toute attaque à la souveraineté, à la religion, au commerce des États. Les colonies confédérées prennent le nom d’États-Unis d’Amérique. Mais, dès le second article, on déclare que chaque État retient sa souveraineté, sa liberté, son indépendance, et que tout pouvoir, toute juridiction, tout droit, qui n’est pas expressément délégué à l’assemblée fédérale, reste par cela même aux États.

Ce pouvoir délégué était plus apparent que réel. Comme le disait Washington, la confédération n’était qu’une ombre sans corps et le congrès qu’une assemblée de parade ; ses décisions n’avaient aucune portée, et n’étaient pas écoutées[1].

Ainsi, c’est au congrès qu’il appartenait de déclarer la guerre, avec le concours de neuf États. La guerre déclarée, c’était au congrès qu’il appartenait de décider combien on lèverait de troupes ; mais quand il s’agissait de faire la levée de ces troupes, le pouvoir du congrès s’arrêtait : l’assemblée était obligée de s’adresser à chaque État particulier, de demander à chacun d’eux son contingent, de l’inviter à former des régiments, à les solder, à les envoyer sur le théâtre de la guerre. Il en résultait que l’intérêt particulier des États l’emportait

  1. Story, Constitution, § 246.