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verselle. C’était à Washington qu’on faisait ce prêt de seize millions.

Telle était la situation en 1781, au moment où le Maryland se décida à ratifier l’acte de confédération. Cette ratification est un fait considérable dans l’histoire de l’Amérique. Ce qui empêchait le Maryland de faire cette ratification, c’était une question très-grave : celle des territoires inoccupés. Chacune des colonies américaines avait des terres désertes qui attendaient des bras pour les défricher ; mais il y en avait trois : la Pensylvanie, le Massachusetts et la Virginie qui avaient en arrière d’elles, de l’autre côté des Alleghanys, d’immenses solitudes parcourues par les hordes indiennes et qui pouvaient un jour être habitées par une nombreuse population. À qui appartenaient ces territoires ? Les concessions primitives les donnaient aux colonies ; mais, en fait, ces terres n’appartenaient à personne ; on les avait arrachées à l’Angleterre et conquises en se révoltant. C’était le bien commun de la confédération. Ce fut sur ce point qu’on discuta longtemps. New-York céda le premier, la Virginie céda la dernière ; mais le jour où on décida que ces terres appartenaient à la confédération, on décida, en principe, sur un point qui n’avait pas en apparence de caractère politique, une des plus grandes questions politiques de la révolution, on décida qu’il y avait une union. On avait créé, sans le savoir, une communauté d’intérêts entre les treize colonies ; il allait se fonder sur ces territoires des États qui tiendraient leur existence non plus d’un État particulier, mais du gouvernement central. Des hommes appartenant à toutes