Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/124

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion



les provinces allaient s’établir sur ces territoires, et y fonder des États qui ne seraient plus comme les anciens États des souverainetés distinctes, mais des souverainetés s’établissant sous la protection fédérale.

Dans le moment on fut très-satisfait de ce résultat ; mais cela ne donnait pas à l’Amérique des forces nouvelles pour résister à l’Angleterre. La position des armées restait toujours la même. Ce fut alors probablement que Washington écrivit une lettre qu’on a trouvée dans les papiers de Madison. On n’est pas très-sûr qu’elle soit du général, cependant Madison avait écrit de sa main, sur la lettre même, qu’elle était de Washington.

« Le Maryland ayant ratifié les articles de la confédération, l’alliance des États est maintenant complète ; à l’avenir le congrès sera gouverné par cette charte. Si les pouvoirs que cet acte confère au corps qui représente les États, sont insuffisants (en ce point j’en appelle à l’expérience), ne serait-il pas sage d’examiner les vices de cette charte et d’y remédier, tandis que le danger commun nous presse de nous réunir, tandis que les États voient et sentent la nécessité d’élargir les attributions du congrès en ce qui concerne la guerre. Différer peut être dangereux, tandis que de l’accord résultera un prompt remède.

« La disposition présente des États est favorable à l’établissement d’une union durable. Il faut saisir l’occasion. Si nous la laissons échapper, peut-être ne reviendra-t-elle pas. Après avoir résisté aux envahissements de l’Angleterre avec gloire et succès, nous pouvons tomber victimes de nos folies et de nos dissensions.

« Je sais quel est le danger d’accorder de trop grands pouvoirs ; je n’ignore pas quelle est, en ce point, la répugnance