Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/173

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fut John Adams qui fut envoyé. Il fut bien reçu par le roi George III, qui déclara qu’il avait été le dernier à céder, mais qu’une fois le traité signé il serait le dernier à le rompre. Seulement ce traité, il fallait l’exécuter. Et quand John Adams demandait que l’Angleterre accréditât un chargé d’affaires auprès du congrès, on lui répondait : À quoi bon ? C’est auprès des États qu’il nous faudrait envoyer des ministres, et il nous en faudrait treize ! Et John Adams retourna en Amérique, convaincu que tout était perdu si le congrès n’acquérait pas plus de puissance.

On chargea le secrétaire des affaires étrangères, John Jay, un très-honnête homme, un diplomate distingué, d’examiner si le traité n’avait pas été violé par l’Angleterre. Il déclara que les Anglais avaient emmené des nègres et détenaient des postes qu’ils auraient dû livrer. Mais il lui fallut bien reconnaître qu’il y avait trois articles du traité continuellement violés par les États.

Que pouvait faire le congrès ? Rien, que s’adresser aux États et leur demander d’exécuter le traité qui était la loi du pays. La plupart des États se décidèrent ; il y en eut cependant, et notamment la Virginie, qui ne cédèrent pas, ou plutôt, comme toujours, dans cette anarchie singulière, on refusa sans croire refuser ; on faisait le mal avec l’intention de faire le bien. La Virginie déclara que c’était elle qui avait le plus souffert. Les Anglais avaient emmené une multitude de nègres qu’ils avaient transportés dans leurs colonies ; elle déclara qu’elle était prête à reconnaître le traité, mais qu’elle