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parcourus par les sauvages faire les délimitations nécessaires, préparer la colonisation future. Plus tard Washington était devenu officier de milices, et s’était distingué en des expéditions dangereuses. Il avait fait peu d’études littéraires, mais ce n’en était pas moins un esprit méditatif et qui avait cette connaissance des hommes et des choses que rien ne peut remplacer. Il y voulut joindre la connaissance des livres, et il est resté dans ses papiers des notes où l’on voit qu’il a étudié toutes les confédérations de l’antiquité. Ainsi on a trouvé des notes sur les confédérations de la Lydie et de la Carie, puis sur la confédération Germanique, sur celle des Pays-Bas, en un mot, sur toutes les confédérations qui ont existé ; il cherchait à se rendre compte de ce qu’étaient ces associations et de ce qui les avait fait échouer. Puis il étudia tous les grands écrivains ; et cela est honorable pour nous, celui qui le frappa le plus, c’est Montesquieu ; il est vrai qu’il a de beaux chapitres sur les confédérations. C’est après cette préparation que Washington se rendit à la Convention, qui le choisit à l’unanimité pour président.

Nous verrons quel y fut son rôle. Mais comme il avait la plus haute idée de l’impartialité requise d’un président, il ne prit la parole qu’une seule fois pour dire qu’il verrait avec satisfaction qu’on acceptât une solution de laquelle dépendait l’adoption de la constitution. Du reste le respect qu’on avait pour lui était si grand, qu’au lieu de se livrer à des jalousies misérables, on vota ce que voulait le général. C’est à la fois l’éloge du peuple qui respectait ce caractère, et du caractère qui