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d’Annapolis. Il y avait donc un sentiment de lassitude, un désir de réforme. Le devoir des honnêtes gens était de s’y associer. De plus, le choix des membres de la nouvelle Convention était excellent ; les hommes les plus capables, qui s’étaient retirés depuis longtemps dans les États particuliers, aimant mieux être gouverneurs en Pensylvanie, en Virginie, etc., que d’être membres du congrès, acceptaient la délégation avec empressement. Washington pouvait espérer que cette Convention ferait beaucoup de bien.

Puis il y avait une autre raison. On parlait de monarchie dans certains États, et dans d’autres d’aristocratie ; on commençait à dire que le général Washington se tenait à l’écart, par calcul et pour se faire reconnaître comme l’homme nécessaire.

S’associer aux patriotes qui voulaient réformer la constitution, c’était montrer qu’il ne voulait être autre chose qu’un citoyen, c’était dissiper des calomnies, c’était répondre à un désir exprimé par le pays ; le devoir était là. Washington accepta donc ; mais dans l’intervalle qui se passa entre son acceptation et l’ouverture de la Convention, qui n’eut lieu qu’en mai 1787, il se mit au travail pour se faire des idées exactes sur le meilleur moyen de réformer la constitution.

Washington avait reçu une éducation fort ordinaire ; tout jeune il avait commencé par être arpenteur. C’était là, il est vrai, un travail qui n’avait aucun rapport avec l’arpentage de notre pays, et qui constituait en Amérique, au contraire, une fonction importante. L’arpenteur était un pionnier qui allait dans les territoires