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Unis. Elle fut supprimée quarante ans plus tard par des jalousies provinciales, sous le général Jackson. Grâce a ses efforts, Hamilton trouva moyen de ressusciter le crédit. Les renseignements qu’il se procura, les comités dont il s’entoura, les rapports qu’il fit au congrès lui donnèrent bientôt la réputation du plus habile financier du continent. Il eut un grand mérite, ce fut d’être le théoricien et le praticien de cette résurrection financière Le système financier des États-Unis date de lui. C’en serait assez pour faire la gloire d’un citoyen.

Hamilton resta ministre des finances jusque sous la seconde présidence de Washington ; il avait été de ceux qui avaient senti la nécessité que Washington fut une seconde fois président. Mais une fois les finances rétablies, il demanda à se retirer du cabinet. Il en sortit en 1795, à l’âge de trente-huit ans. Ministre des finances, liquidateur d’une dette énorme, il avait rétabli la fortune de l’Amérique, mais il avait oublié de faire la sienne. Le pays n’avait plus besoin de lui ; Hamilton avait une nombreuse famille : il trouva qu’il était temps de songer aux siens, et il reprit la profession d’avocat. Il emporta tous les regrets et toute l’amitié de Washington et cette amitié était si grande, que, lorsque Washington adressa ses adieux à l’Amérique, le testament le plus beau que jamais magistrat ait légué à un peuple libre, il voulut que ce travail fût revu par Hamilton. Certes, c’était une grande preuve de confiance chez Washington, que de s’adresser à Hamilton pour expliquer aux Américains tout ce qu’il avait fait dans sa magistrature, et pour laisser à l’Amérique des conseils