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excellents sur la manière de pratiquer la constitution. On a le manuscrit de cette adresse écrit en entier de la main de Washington : c’est la rédaction définitive, et qu’il a faite sienne ; mais il y a dans ce morceau des appels à la concorde, à l’union, à la nécessité d’avoir un pouvoir énergique qui semblent sortis de la main d’Hamilton.

Rentré dans la vie privée en 1795, Hamilton n’en sortit que dans une circonstance mémorable. En 1796, il y eut entre la France et les États-Unis une querelle peu honorable pour le Directoire, et sur laquelle les Américains nous ont laissé des détails qu’on ne trouve pas dans nos histoires de la révolution. Dans cette querelle le ministre des affaires étrangères du Directoire, M. de Talleyrand, et la question d’argent jouent un triste rôle. Quoi qu’il en soit, les choses en vinrent au point que l’Amérique menacée crut nécessaire de réunir une armée. Le président Adams offrit le commandement de cette armée à Washington ; le général déclara qu’il n’accepterait qu’à la condition qu’on lui donnerait comme inspecteur général Hamilton, et il le fit passer avant des officiers beaucoup plus anciens.

Ce fut Hamilton qui organisa cette armée, et à la mort de Washington, en 1799, ce fut lui qui fut général en chef, quoiqu’il n’en eût pas le titre officiel, et que dans la vie civile il ait toujours gardé le nom de colonel.

Le 18 brumaire amena au pouvoir le général Bonaparte, qui arrangea l’affaire ; il avait assez de besogne sur le continent.