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ser. Madison se réunit donc à Hamilton et à Jay pour publier le Fédéraliste. Le grand rôle, dans cette polémique, fut pour Hamilton, esprit vif et philosophique. Madison était une intelligence moins puissante ; cependant il écrivit à peu près le tiers du Fédéraliste. Ses articles sont pleins de sens : ce ne sont pas, comme les morceaux dus à la plume d’Hamilton, des pages qu’on peut traduire, et qui, encore aujourd’hui, nous intéressent. Mais tout ce qu’on pouvait dire de sensé sur une question a été dit par lui.

Le Fédéraliste faisait une certaine impression sur les gens qui lisaient, mais les gens qui lisent ne sont pas la majorité. Madison se rendit alors dans la législature de Virginie, pour rendre au pays un suprême service.

La constitution avait été faite par une Convention et adoptée par le congrès qui l’avait proposée à chaque colonie ; autrement dit, dans chaque colonie, le peuple nommait une convention, qui discutait à nouveau : c’était le peuple qui, dans les conventions des treize États, discutait treize fois la constitution. En Virginie, la convention était réunie ; Madison en faisait partie. C’est peut-être là qu’il a le mieux mérité de la patrie.

D’après l’usage reçu, il fallait neuf États pour que la constitution fût adoptée. On se disait que si neuf États adoptaient la constitution, les autres États ne voudraient pas demeurer en dehors de l’Union, et qu’on marcherait aussitôt l’Union formée.

Il y avait déjà sept États qui s’étaient prononcés pour l’acceptation ; on était à peu près sûr du huitième, le