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dresse ; » ce qui, en anglais, s’entend aussi bien au moral qu’au physique.

Un jour qu’il revenait de soirée, il était accompagné d’un enfant qui portait devant lui la lanterne pour éclairer la route. L’enfant arrive à un large ruisseau et saute par dessus, laissant Pope de l’autre côté et fort en peine. Pope alors de s’écrier : « God mend me, que Dieu me redresse ! — Vous redresser, lui répondit, le gamin. Dieu aurait plus tôt fait d’en créer une demi-douzaine de tout neufs ! » Voilà l’histoire de Wilson. Revenons à son discours.

Il y avait, dit-il, dans la situation où se trouve l’Amérique, quatre partis à prendre. D’abord laisser les treize États séparés. L’Amérique alors ressemblerait à la vieille Europe, avec ses querelles de frontière. Ce serait la faiblesse et la division à l’intérieur, l’impuissance en face de l’étranger, la guerre universelle. Personne ne pouvait vouloir d’un tel état de choses. En second lieu, on pouvait faire un grand gouvernement, supprimer les États particuliers, effacer toutes les nuances. Mais pour cela il faudrait un gouvernement fort, appuyé sur une administration énergique qui se fît sentir à tous les points de l’empire, jusqu’aux dernières limites du territoire. Wilson appelle cet état de choses d’un nom qui nous étonnera : le despotisme. On pouvait encore faire trois confédérations. Cela aurait l’avantage de laisser le Sud et le Nord s’organiser chacun de son côté, comme ils l’entendraient ; et entre eux deux, au centre, il s’établirait sans doute une troisième confédération. Mais c’était retomber