Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/332

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

En effet, quelles seront ces deux chambres ? Seront-elles semblables, auront-elles la même origine et la même fonction, ou seront-elles établies dans des conditions différentes ? Y aura-t-il une chambre héréditaire comme en Angleterre, ou un conseil élu par le pouvoir, comme le Sénat français, ou une chambre haute, élue par le peuple, comme celle des représentants, mais avec d’autres conditions d’éligibilité ? Les deux chambres seront-elles nommées pour le même espace de temps ? Exigera-t-on pour toutes deux, ou tout au moins pour l’une d’elles, que les élus aient un certain âge, une certaine fortune ? Autant de questions dont la solution importe ; car, selon qu’elles seront décidées d’une façon ou d’une autre, le gouvernement inclinera vers l’aristocratie, vers la démocratie ou vers la démagogie. Voilà de grands problèmes. On les discute ordinairement lorsqu’il s’agit de la seconde chambre, du Sénat, et c’est aussi à cette place que j’en renvoie l’examen. Parlons de la chambre populaire, de la chambre des représentants. Là aussi combien de questions ? Quel sera le principe de représentation ? les qualités de l’électeur et celles de l’éligible ? la durée de la fonction ? le nombre des députés ?

Questions capitales, qui font des chambres en chaque pays un corps qui a sa physionomie particulière. L’Angleterre, la France, l’Autriche, la Prusse, l’Amérique ont toutes des assemblées législatives, et cependant que de différences dans la liberté politique de chacun de ces États ? Cette différence tient, pour une part notable, à la constitution et aux attributions des assemblées.