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temps subsisté en Angleterre, et qui, en Amérique, pouvait être considéré comme une condition d’éligibilité.

En Angleterre, où l’Église et l’État sont mariés ensemble, il a fallu jusqu’en 1828 que chaque député prêtât trois serments : un serment d’allégeance à la couronne, un serment de suprématie religieuse, et un serment d’abjuration dirigé contre les prétentions des derniers Stuarts. Jusqu’à la même époque il fallait que les députés reçussent la communion anglicane. C’est ce qu’on appelait le test, si bien que durant longtemps les dissidents même ne pouvaient entrer au parlement. En 1828, on abolit les trois serments et on les remplaça par un seul : on jura sur la véritable foi du chrétien. En 1829, on admit les catholiques en modifiant un peu le serment en ce qui concerne la souveraineté religieuse de la reine ; et enfin, il y a deux ans, nous avons vu les Juifs entrer à la Chambre des communes dans la personne de M. de Rothschild. Un Juif ne pouvait jurer sur la foi du chrétien, et la Chambre des lords se refusait à modifier la formule ; mais la Chambre des communes se tira d’affaire en disant que le serment était une question de règlement intérieur, et M. de Rothschild fut admis à prêter serment devant la Chambre des communes.

Revenons aux États-Unis. Vous voyez que le système d’éligibilité fut réglé de la façon la plus libérale, et, comme le disait Hamilton : « Les conditions d’éligibilité sont assez larges pour ouvrir l’entrée de la représentation nationale au mérite de toute espèce, vieux ou