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qu’une législature fonctionne pendant un laps de temps assez long pour que les députés jouissent d’une indépendance raisonnable, et un espace de temps assez court pour que le représentant ne se sépare jamais du pays.

En Angleterre, on a passé par les phases les plus diverses. Sous les Tudors, le parlement durait tant que le roi le jugeait convenable ; il y a eu des parlements qui ont duré aussi longtemps que la vie du roi. Un pareil corps n’était en réalité que la créature du roi, et, n’ayant rien à attendre du peuple, ne s’inquiétait pas de lui. Plus tard, à la révolution de 1688, il fut décidé que les parlements seraient triennaux. Ils furent changés en parlements septennaux sous le règne de Georges Ier. On voulait avoir une chambre moins directement influencée par l’opinion populaire. Aussi, dans tous les projets de réforme présentés en Angleterre, on demande que le parlement soit rendu triennal. Il faut reconnaître cependant qu’en Angleterre l’esprit public est si fort, si puissant, qu’on n’a ressenti aucun inconvénient de ces parlements de sept ans. C’est avec les parlements de sept ans qu’on a fait toutes les grandes réformes modernes, et il serait difficile de dire ce qu’on aurait pu faire de mieux avec un parlement de trois ans ; mais, je le répète, cette question n’a pas une grande importance lorsqu’elle s’agite dans un milieu comme l’Angleterre, chez un peuple jaloux de sa liberté, possesseur d’une presse libre et qui exerce une surveillance de tous les jours. Ailleurs il en serait autrement.