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sissipi, et les présidents comme Jackson qui ont toujours déclaré que ce n’était pas là une dépense d’intérêt général. Entrer dans cette voie dangereuse des améliorations particulières, c’était dépouiller les États particuliers de leur souveraineté. Et de même on a longtemps discuté pour savoir si le congrès pouvait voter un tarif qui favorisât l’industrie de certains États ; il ne lui est pas permis, disait-on, d’établir des droits qui sont des douanes protectrices plutôt qu’une façon de recevoir de l’argent. Les Américains ont fâcheusement penché du côté du système protecteur, c’est là un des ferments de discorde qui ont aigri le Sud et le Nord. On a voulu mettre des impôts qui n’étaient pas faits en vue du bien-être général, mais pour la protection des manufactures, et je crois que, dans l’esprit de la constitution, ceux qui ne voulaient pas qu’on mît des droits protecteurs avaient raison. Il n’y a que trois points sur lesquels on ne peut hésiter : payer les dettes, pourvoir à la défense commune et au bien-être général.

Quels sont les impôts qu’on peut établir ? La constitution le dit : taxes ou impôts directs, droits ou impôts indirects.

L’impôt direct doit être proportionné à la population électorale. Si l’impôt est indirect, il faut qu’il soit uniforme dans tous les États-Unis. Il n’est pas permis d’imposer dans un État une taxe qui n’existe pas dans un autre. Ainsi, par exemple, si le congrès établissait un impôt sur les voitures, il ne lui serait pas permis de décider qu’en tel État plus riche ou plus pauvre on payerait suivant tel ou tel tarif ; il y faut l’égalité ab-