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même calibre, sans quoi on aurait la confusion. On a donc établi dans la constitution que c’était au congrès qu’il appartenait d’organiser, d’armer les milices et de faire les règlements de discipline ; mais on a laissé aux États la nomination des officiers. En général, les officiers sont élus par les soldats, sauf la nomination aux grades supérieurs qui appartient au gouverneur général de l’État.

Une autre question était de savoir qui aurait le droit de convoquer les milices. Pendant la révolution, on voit qu’on ne peut rien faire sans le consentement des États. Ainsi, lors de l’invasion de la Caroline par lord Cornwallis, la Virginie ne veut pas laisser sortir ses soldats de son territoire.

En 1795, le congrès décida qu’il appartenait au président de convoquer les milices, et qu’on ne pouvait reconnaître aux gouverneurs d’État le droit de s’y opposer. Plusieurs fois la difficulté s’est présentée, plus d’une fois les gouverneurs ont voulu résister aux ordres du président ; mais on peut dire que l’esprit public s’est rangé de plus en plus du côté du président. Dans la guerre actuelle c’est à l’appel du président que se sont levées ces milices qui se sont si bravement battues.

Venons maintenant à une clause qui ne s’explique que par la jalousie des États. En 1787, c’était une grosse question de savoir où se tiendrait le congrès, et quel serait son pouvoir dans le lieu où il siégerait. Dans un pays tel que la France, des difficultés de ce genre ne peuvent se présenter ; mais, si demain la France, l’Espagne, l’Italie, la Suisse formaient une confédéra-