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solue ? et d’abord comment distingue-t-on les voix destinées au président, et celles données au vice-président ?

Lorsque la constitution fut faite, on n’avait pas pensé à distinguer le président du vice-président ; on voulait, pour mieux dire, que l’homme chargé de suppléer le président fût celui qui après le président avait la confiance de l’Amérique. On avait donc déclaré que celui qui aurait le plus de voix après le président serait nommé vice-président. Mais en 1800, deux candidats se trouvèrent avoir le même nombre de voix. C’étaient Jefferson et le colonel Aaron Burr, celui-là même qui tua Hamilton en duel. Les partis s’agitèrent. Je crois bien qu’on avait voulu nommer Burr vice-président ; mais toujours est-il qu’on eut trente-six tours de scrutin, avant qu’on pût élire un président. Ce fut un patriote qui se décida et qui fit nommer Jefferson.

Depuis lors on a changé le système par un amendement fait à la Constitution en 1804 ; on vote séparément pour le président et le vice-président. Il en résulte que le vice-président n’est plus qu’une doublure ; si le président vient à mourir, on a pour le remplacer un homme de la même couleur politique, mais qui n’a pas toujours la même valeur. C’est un inconvénient nouveau, moins considérable, il est vrai que l’ancien, mais qui pourtant est réel.

Si le président n’a pas réuni la majorité absolue, c’est la Chambre des représentants qui, seule, et sans le Sénat, choisit entre les trois noms qui ont eu le plus