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de voix. Seulement, pour faire ce choix, les représentants votent par État, et non plus par tête et d’après le nombre des représentants. Les trente et un députés de New-York ne comptent pas plus que le seul représentant du Delaware, et n’ont, comme lui, qu’une voix. C’est un système assez compliqué, puisqu’il faut que les trente et un députés de New-York se mettent d’accord. Nous avons un exemple d’une nomination de ce genre. C’est en 1824 : MM. Andrew Jackson, John Quincy Adams et William Crawford, ne réunissant pas la majorité absolue, la Chambre des représentants s’assembla, et choisit non pas Jackson qui avait eu le plus grand nombre de voix, mais John Quincy Adams.

Aujourd’hui, avec l’agitation électorale, le président est toujours nommé quelque temps avant que l’élection ne soit faite. On s’est toujours arrangé, dans les conventions, pour le choix du président avant l’élection, et presque toujours on voit au dernier moment apparaître un inconnu qui est accepté par tous, parce qu’il ne porte ombrage à personne. Ainsi M. Pierce fut adopté au troisième tour de scrutin, et assurément le plus étonné de cette nomination, ce fut M. Pierce lui-même.

La nécessité pour les partis de se mettre d’accord fait qu’on écarte ainsi de la présidence les hommes les plus distingués. Les hommes distingués ont toujours blessé un certain nombre de gens, ceux au moins qui possèdent cette vertu républicaine qu’on appelle l’envie. Mais, un inconnu n’a blessé per-