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Américains, ni pour ceux des étrangers. Il est probable qu’on en reviendra quelque jour à la pensée des auteurs de la constitution, au moins pour certains emplois.

Telle est donc la position du président. Il peut négocier à l’étranger par l’entremise d’ambassadeurs acceptés par le Sénat et administrer à l’intérieur avec des fonctionnaires également acceptés par le Sénat ; il ne s’agit, bien entendu, que des principaux fonctionnaires. Pour les autres, le Sénat n’a pas à s’en mêler.

Le président a-t-il donc moins d’autorité qu’un chef d’État européen ? j’entends parler d’un roi constitutionnel. Non. Il a plus de liberté d’action ; et cela tient précisément à ce qu’il est seul responsable. Sa responsabilité n’est ni partagée, ni contrôlée. Il est seul chargé de l’administration. Washington a constitué ce que nous appelons un cabinet ; il a nommé des directeurs du trésor, des affaires étrangères, de la marine et de la guerre ; mais c’étaient des conseillers particuliers, et non de véritables ministres. Washington gouvernait par lui-même et suivait seul sa politique ; il n’y avait pas autant de complication qu’actuellement.

Aujourd’hui on trouve plus d’un inconvénient à ce système, et, en Amérique, on commence à parler de la responsabilité des ministres. On s’aperçoit que dans la monarchie, avec des ministres responsables, qu’à chaque heure l’opinion peut renverser et remplacer par les hommes qui représentent mieux le pays, il y a plus de liberté et de démocratie véritable qu’en Amérique, où une fois qu’un homme est nommé président, il représente pour quatre années l’administration, sans qu’on