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La constitution des États-Unis est une constitution fédérale. La fédération réunit un certain nombre d’États ; aujourd’hui, je crois qu’il y en a trente-cinq. Je ne suis pas sûr que ce nombre ne soit pas dépassé, car l’accroissement de l’Amérique est si rapide qu’on ne sait jamais s’il n’y a pas un ou deux États poussés quelque part du jour au lendemain. Ces États ne ressemblent en rien à nos départements : ce sont des États qui méritent véritablement ce nom ; ils ont remis à l’Union le soin des affaires communes ou extérieures, mais ils se sont réservé leur gouvernement intérieur ; ce sont en quelque sorte des provinces médiatisées. Chacun de ces États peut se donner une constitution. On n’exige d’eux qu’une seule chose, c’est que ce soient des républiques ; on ne veut pas qu’une monarchie puisse s’établir sur le continent. Ces constitutions peuvent être ce que le peuple voudra : il est permis d’avoir une ou deux chambres, un pouvoir judiciaire dépendant ou indépendant, électif ou à vie ; il y a toute liberté de faire tous les essais possibles. Chez un peuple aussi pratique que le peuple américain, il n’y a pas eu d’hésitation. Tous les États ont pris pour modèle la constitution fédérale, qui, elle-même, n’était que la copie des anciennes chartes coloniales. Partout le gouvernement est organisé de même, partout les libertés sont garanties de la même façon. Il y a donc trente-cinq exemplaires de la constitution fédérale dont quelques-uns ont soixante-dix ans de date et fonctionnent parfaitement. La constitution américaine est comme une mère qui aurait établi ses enfants dans toute l’Amé-