Page:Laboulaye - Histoire politique des États-Unis, tome 3.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui vient aux politiques, c’est que, si on pouvait prendre à ce peuple ses institutions, on réussirait comme lui. On échoue ! pourquoi ? C’est qu’on s’est contenté d’emprunter des formes, et que la forme ne signifie rien. C’est l’esprit qu’il faut prendre. Une fois que cet esprit sera vôtre, vous trouverez des formes qui s’y adapteront naturellement. A-t-on besoin d’être Américain ou Anglais pour pratiquer la liberté religieuse, la liberté de la presse, la liberté individuelle ? Non ; toutes ces libertés peuvent être garanties par des institutions très-simples que nous possédons déjà en germe, et que nos pères nous ont laissées. C’est à trouver le moyen de les développer que l’étude de l’Amérique peut nous servir. L’Amérique est une nation qui nous est chère à plus d’un titre ; nous l’avons aidée quand elle était faible et petite ; c’est l’armée française qui a achevé l’indépendance ; Rochambeau combattait auprès de Washington. L’Amérique, grandie par sa constitution, peut nous aider à son tour en nous donnant des leçons. C’est là un commerce qui enrichit les peuples et qui les honore. Nous avons porté l’indépendance à l’Amérique, demandons-lui en échange qu’elle nous enseigne la liberté.