sont les deux seules conditions du progrès. Chose rare pour une réforme, elle peut se faire sans grever le budget, sans changer le personnel de la Facutté, sans compromettre des positions légitimement acquises dans ce qu’elles ont de vraiment respectable.
Je ne reviendrai pas sur la nécessité de supprimer les examens, j’ai essayé de montrer plus haut tous leurs inconvénients ; mais je prie de remarquer encore une fois combien cette question est la question principale, à laquelle tout ramène, et de laquelle tout dépend. Les examens abolis, on peut exiger des efforts considérables des étudiants et des professeurs, car on leur rend les deux éléments de toute étude bien faite, le temps et la liberté d’esprit. Les examens conservés, on ne peut introduire que d’insignifiantes modifications dans l’enseignement, car le maître et élève sont à chaque instant détournés de leurs études régulières par ce stérile travail. C’est sur ce point que la Commission doit arrêter toute son attention ; car le parti qu’elle prendra décidera de la ruine ou de la conservation du régime actuel, et par conséquent de l’avenir de la science.
Je passe maintenant au droit exclusif des professeurs sur l’objet de leur enseignement.
Pour un esprit qui n’est point prévenu, l’idée de donner à une ou deux personnes le monopole de chaque branche d’enseignement est quelque chose d’incompréhensible, et, à moins de supposer que l’État, dans sa politique jalouse veut n’autoriser qu’un cours pour savoir heure par heure quelle est la pensée du professeur, il est difficile de rendre raison de cette organisation bizarre. Si c’est une application du principe de la division du travail, c’est une bien malheureuse application, et qui, comme toute opération simplifiée à l’excès, ne peut amener chez celui qui s’y livre exclusivement que l’inertie de l’intelligence. Chose singulière ! tandis que, dans la magistrature, l’administration, le gouvernement même, nous cherchons toujours à mettre en concurrence un certain nombre d’hommes éminents, pour obtenir de leur émulation et de leur contrôle réciproque la plus grande somme possible d’efforts utiles, nous laissons un