au bon choix des ministres ses noms les plus glorieux, et qu’encore aujourd’hui la moitié de ses membres, et non pas les moins illustres, n’ont point été nommés au concours[1]. Cette expérience de quarante années n’est donc pas encore commencée.
Nous ne discuteronspas la question du concours, jugée depuis longtemps par l’opinion des hommes éclairés ; les défauts de ce système ont été parfaitement signalés dans le premier rapport de M.de Salvandy, et il n’y a rien à retrancher de la sévérité de ce jugement. Il est bon seulement de s’expliquer sur un raisonnement équivoque. à l’aide duquel la Faculté, trompée la première, pourrait donner le change au lecteur surpris.
« Ce n’est point à l’époque actuelle, dit le rapport[2], qu’il est besoin de faire l’apologie du concours. Au moment où l’opinion semble réclamer cette institution pour des professions même auxquelles on ne l’a jamais appliquée, comment concevoir qu’on peut songer à dépouiller de cette garantie les professions auxquelles depuis longtemps elle sert de base ? »
La Faculté confond deux choses fort distinctes le concours appliqué au choix d’un individu, et le concours appliqué comme moyen d’élimination à l’entrée d’une carrière qui admet un
grand nombre de personnes. Ceux qui réclament l’application du concours à l’entrée dans la magistrature ou dans les services publics peuvent combattre avec plus ou moins de vivacité la nomination des professeurs au concours, sans manquer le moins du monde aux règles de la logique. Ils ne prétendent pas que cent places de magistrats disputées entre six cents jeunes gens, seront nécessairement emportées par les cent candidats les plus capables et dans l’ordre hiérarchique de leur intelligence et de leur travail, mais seulement qu’on aura en moyenne le plus grand nombre possible de bons choix ; que, par exemple, l’erreur ne sera peut-être pas d’un cinquième, et que, dans ce dernier cinquième, ne