Aller au contenu

Page:Labourieu, Chevalier - Physiologie de l'ivrogne, 1862.pdf/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 20 —

a fait du bruit dans sa maison. Bien heureux est-il s’il n’a perpétré quelque crime ! Il s’est couché en proférant des menaces. Son sommeil a duré deux heures, deux au plus. Il s’est réveillé tout en nage, malade, courbaturé, fatigué des autres, encore plus fatigué de lui-même, bourrelé d’idées sombres, de remords sans cause définie, apercevant la tempête sur lui, la ruine autour de lui, l’abîme sous lui. Il s’est levé, ne pouvant tenir au lit ; il a rôdé dans ses appartements, se débattant, se roulant dans les épreintes de la pituite, et on l’a vu se recoucher durant cinq minutes, se relever, recommencer son manége, revenir au lit pour se lever encore, et cela vingt fois jusqu’à l’aurore. S’il y avait des boissons spiritueuses dans son domicile, il les a bues ; s’il n’y en avait pas, il a attendu avec une anxiété,