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matérialisme historique, le lecteur français doit se mettre en garde contre les préjugés répandus ; c’est pourquoi je crois nécessaire de montrer, ici, combien sont fausses et futiles les grandes objections que l’on oppose à la doctrine marxiste : il faut donc s’arrêter sur les idées émises, en 1887, par M. Rouanet.

Les préjugés, qui existent chez nous, ont, en grande partie, une origine sentimentale ; M. Rouanet s’est donné beaucoup de mal pour montrer que les doctrines marxistes sont contraires au génie français ; nous entendons répéter ce reproche tous les jours. En quoi consiste cette opposition ?

Le problème du devenir moderne, — considéré au point de vue matérialiste, — repose sur trois questions : 1o le prolétariat a-t-il acquis une conscience claire de son existence comme classe indivisible ? 2o a-t-il assez de force pour entrer en lutte contre les autres classes ? 3o est-il en état de renverser, avec l’organisation capitaliste, tout le système de l’idéologie traditionnelle ? C’est à la sociologie de répondre.

Quand on s’inspire des principes de Marx, on peut dire qu’il n’y a plus de question so-