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CHAPITRE PREMIER

LA PAROLE DE VÉRITÉ DE CELSE

I. De Lucien de Samosate à Celse. — II. La réfutation du Λόγος ἀληθής par Origène. — III. Suffit-elle à nous donner une idée complète du pamphlet de Celse ? — IV. Conception que Celse se forme du christianisme. L’appel final qu’il adresse aux chrétiens. Son talent. — V. Que connaissait-il de la doctrine chrétienne ? — VI. Les lacunes et les incertitudes de sa pensée. — VII. Comment Origène juge-t-il son adversaire ? L’accusation d’épicurisme qu’il porte contre lui. — VIII. D’où lui vient son animosité ? — IX. La sensibilité religieuse d’Origène. Quelle idée se fait-il du Christ, de la foi, de la vie chrétienne et de l’avenir du christianisme ? — X. Ses affinités intellectuelles avec Celse. Dépit secret qu’il en éprouve. — XI. Subtilité et vigueur de sa dialectique. — XII. La « philanthropie », en face du pur esprit critique. — XIII. Deux conceptions irréductibles de Dieu et de l’Univers ; deux attitudes opposées à l’égard de l’Empire, voilà ce que décèle ce mémorable débat.

I

On peut dire que, du christianisme, Lucien de Samosate n’a connu que l’écorce. Il a su, en gros, l’origine de la secte ; l’esprit de détachement, de solidarité aussi, dont elle s’inspirait ; les espérances d’outre-tombe où s’alimentait sa foi ; la facile crédulité de ses adeptes. Il n’y a voulu voir, au total, qu’un spécimen assez divertissant des aberrations partout répandues dont se conjouit sa verve sar-