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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/220

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se déroulèrent alors : seul, le Christ, principe de toutes choses, pouvait les accomplir.

Le commentateur du Pseudo-Denys, Maxime le Confesseur[1], salue dans cette explication la définitive solution d’un ἀπόρημα, c’est-à-dire d’une difficulté bien connue. On se demandait comment interpréter les paroles de saint Luc, scientifiquement peu intelligibles. Beaucoup de commentateurs supposaient que le soleil avait perdu ses rayons pendant trois heures. Denys a fait comprendre que ce fut une éclipse d’un genre nouveau, la lune s’acheminant de l’Orient vers l’Occident pour passer devant le soleil, puis revenant vers l’Orient.

Et Maxime allègue encore Phlégon, qui aurait dit que l’éclipse se produisit παρὰ τὸ εἰωθός, « contre le mode habituel », mais sans préciser les modalités du phénomène que Denys a su si bien expliquer.

Ce παρὰ τὸ εἰωθός peut être considéré avec quelque certitude comme un de ces ajustements dont nous avons déjà relevé la trace, et qui ont eu pour effet de lier le souvenir du médiocre compilateur que fut l’affranchi d’Hadrien avec l’épisode final du drame du Golgotha.


  1. Ibid., col. 541.