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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/298

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qu’il trouvait chez lui quantité de renseignements sur les légendes païennes, sur le détail des rites et des cérémonies sacrées. Arnobe, il est vrai, ne l’a pas nommé : il ne cite qu’assez rarement ses garants, et se satisfait de désignations vagues (scriptores prisci, theologi, doctores, etruscae disciplinae, etc.) ; mais le rapprochement de certaines indications d’Arnobe avec celles qui sont imputées nommément à Labeo par les écrivains ci-dessus indiqués ont permis de le désigner comme une des sources où Arnobe a le plus souvent puisé[1]. Il était naturel qu’il se servit d’un auteur si apprécié à son époque pour sa connaissance des choses religieuses, et qu’Augustin appellera « l’homme le plus habile, de l’aveu de tous, dans la science sacrée[2] ».

Labeo avait écrit tout un opuscule sur un oracle d’Apollon de Claros dont Macrobe nous a conservé le texte[3] : le titre était De Oraculo Apollonis Clarii. Un autre de ses ouvrages portait sur les Dii animales, ainsi dénommés parce qu’ils naissaient, prétendait-il, des âmes des défunts qui s’étaient soumis, de leur vivant, à certains rites[4]. Divers indices prouvent qu’il avait écrit sur les fastes, sur l’antique discipline étrusque, sur les dieux Pénates. Il exhumait par ses commentaires les plus vénérables croyances romaines.

II

Cornelius Labeo se rattachait-il à l’école néo-platonicienne ? Ne le contestent que les rares critiques qui veulent

  1. Voir Kettner, op. cit., p. 8 et s.
  2. Cité de Dieu, II, xi.
  3. I, 18, 21.
  4. Servius, in Æneid. iii, 168.