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Page:Labriolle - La Réaction païenne, 1934.djvu/388

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à ton culte, obtenir la vérité dans mes croyances religieuses et la perfection dans la théurgie, la vertu et la bonne fortune dans les tâches que j’entreprends pour mettre ordre aux affaires civiles et militaires, puis une fin de vie sans douleur et glorieuse, avec le bon espoir de mener jusqu’à vous tous mon dernier voyage[1] ! »

VII

Si l’on veut connaître l’ampleur du programme religieux dont les linéaments étaient tracés dans son esprit, on doit lire celles de ses lettres que, depuis l’historien anglais Gibbon, on appelle les Épîtres pastorales[2]. Julien avait vécu trop longtemps dans le christianisme pour n’avoir pas percé quelques-uns des secrets de sa vitalité : à savoir l’organisation solide qu’il s’était donnée, l’ardeur efficace de sa charité, l’exemple que la vie de beaucoup de ses prêtres proposait aux regards. « Ne voyons-nous pas, écrivait-il à Arsace, grand-prêtre de la Galatie, que ce qui a le plus contribué à développer l’athéisme [c’est-à-dire le christianisme], c’est l’humanité envers les étrangers, la prévoyance pour l’enterrement des morts, et une gravité simulée dans la vie ! Voilà de quoi nous devons nous occuper, sans y mettre aucune feinte… Il serait honteux, quand les Juifs n’ont pas un mendiant, quand les impies Galiléens, en plus des leurs, nourrissent encore les nôtres, qu’on voie les nôtres manquer des secours que nous leur devons[3]. » Avec

  1. Or., V (texte abrégé, trad. Bidez ; cf. Hertlein, p. 179-180).
  2. Ép. 84a, 86, 88, 89a, 89b (éd. Bidez).
  3. Ép. 84 (Bidez, p. 144). Cf. Misopogon (p. 363 AB, Hertlein) sur le zèle charitable des femmes galiléennes, grâce auquel elles inspirent « une grande