Page:Lacasse - Trois contes sauvages, 1882.djvu/24

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pas d’aller bénir sa tombe qui se trouve à quelques milles de la troisième chute.

Je revins donc en toute hâte à ma tente, j’avais un lièvre et une perdrix, puis de la poudre, un fusil ; je pouvais faire du feu et préparer du bouillon à mes enfants. Tout fut inutile. Ils étaient mourants ; mais, père, une mère ne se décourage pas, elle entretient l’espoir jusqu’au dernier soupir. Je suis là près de mes enfants, tenant en main ma micuan d’écorce, quand la détonation d’un coup de fusil vint frapper mes oreilles. Du secours ! pensai-je ; le bruit venait du sud-ouest et les chasseurs devaient être à quelques pas. Sans réfléchir, je sortis de ma cabane, descendis la côte pour les appeler. Plusieurs fois, je criai point de réponse. J’avançais toujours. J’étais si sûre de les trouver, et