Page:Lacasse - Trois contes sauvages, 1882.djvu/43

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par l’habitude du regard, reconnaît sa mère, il bat ses petites mains, accélère le pas, un sourire paraît sur ses lèvres, une joie indicible dans son regard, des cris entrecoupés par des soupirs de bonheur s’échappent de sa poitrine depuis si longtemps malade. Pauvre petit ! que fais-tu ? Remercie Dieu d’être si jeune ! Ton tendre âge va t’épargner de constater un bien grand malheur. Il s’approche de sa mère, il lui passe ses petites mains dans la figure, veut l’éveiller. Maman ! maman ! il la tire par son habit, par ses cheveux ; puis il regarde son petit frère comme pour lui demander du secours, et il recommence de nouveau, mais sans succès ! Sa mère est morte ! Il voit un vase d’écorce rempli de fruits sauvages que sa mère lui apportait ; il commence à manger, sa petite tête