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Page:Lacasse - Trois contes sauvages, 1882.djvu/44

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appuyée sur la poitrine de sa mère et s’endort bientôt.

Le plus grand, ou mieux, le moins petit de deux frères s’était approché et se tenait immobile à une dizaine de pas de sa mère ; il attend… elle ne peut être morte, elle va bientôt ouvrir les yeux, lui parler et l’amener à la cuisine. Le soleil est disparu sous l’horizon pour reparaître bientôt, mais de gros nuages interceptent la clarté de l’aurore, le tonnerre gronde au loin, les animaux sauvages errent dans la plaine et cherchent une crevasse de rocher ou un bouquet de sapins pour aller s’y enfuir. L’enfant regarde, il voit les nuages courir dans le ciel et déchirés en tous sens sous la violence du vent, prendre la forme de monstres menaçants qui tournent au-dessus de sa tête prêts à s’abattre sur lui.