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paules et sans perdre une minute, il se hâte de regagner sa tente. Son épouse venait d’achever de disposer des branches de sapin sur le sol, car cette famille ne faisait que d’arriver en ce lieu, quand il se présenta devant elle chargé de son double fardeau. On ramena les deux enfants à la connaissance.

Le plus vieux ouvrit de grands yeux et regardant autour de lui, il poussa un cri perçant, puis cacha sous la couverte ses petits membres tremblants. Quand on voulait le toucher il s’écriait : maman ! maman !

Le plus jeune resta longtemps malade, mais l’effet de la peur dura moins longtemps et eut des suites moins funestes que chez son frère. Ce dernier resta presque idiot. On ne pouvait l’approcher, le moindre bruit le faisait trembler. Il fut quelques mois sans parler, puis à