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Page:Lacasse - Trois contes sauvages, 1882.djvu/9

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Préparons-nous à paraître devant le Grand Esprit.

Après avoir prononcé lentement ces paroles, il s’étendit sur des branches de sapin, se croisa les bras sur la poitrine, pressa sur ses lèvres l’image du Divin Crucifié, puis se ferma les yeux. Il venait de s’ensevelir vivant. Immobile comme un cadavre, il attendait venir sans peur le moment de la mort.

Une femme chrétienne la femme forte de l’évangile, voyant revenir mourant leur dernier espoir humain, ne perdit point courage. Quand tous les secours de la terre nous manquent, dit-elle, c’est alors que Dieu montre sa puissance. Elle prie, cette bonne Catherine, elle a déjà prié vingt-quatre heures à genoux, soutenue par deux courroies de peau de caribou. Voyez, lecteurs, comme elle re-